Concert de soutien

… et bouffe vegan à prix libre en soutien au collectif anarchiste et féministe indonésien Needle N'Bitches.

Ça se passe aux Arcades, rue d’Arènes, à Besançon à partir de 20h (1er groupe : Les Fées Minées). Co-organisé par le Resto Trottoir (Food Not Bombs de Besancon) et Kanivo Chaos.

Needle N'Bitch est un collectif basé à Yogyakarta, sur l’île de Java en Indonésie, qui apporte son soutien aux femmes indonésiennes notamment par rapport aux problématiques de contraception, d’avortement et de violences conjugales, à travers différentes activités, le tout dans une démarche DIY et libertaire.
Le concert et la bouffe sont en prix libre et l’argent récupéré sera envoyé en soutien à Needle N'Bitch.

HUMAN COMPOST - hardcore / crust
http://humancompost.free.fr/

DAS MODELL - noise / post-punk
Dernier concert à Bezak !!!!
http://dasmodell.bandcamp.com/

DISKÖSE - Dbeat attak
Premier concert en France

LES FÉES MINÉES - queer folk'n'roll
Les-fees Minees

Les groupes passeront dans cet ordre : Les Fées Minées, Disköse, Dasmodell et Human Compost.
À bientôt !

Bulles et Resto Trottoir de janvier

Bonjour à vous,

Trottant(es) trotteurs et trottinettes
Le prochain resto-trottoir aura lieu le dimanche 25 janvier à partir de 12 heures 30 place Marulaz à Besançon.
Si le coeur vous en dit, il est toujours possible de venir donner un coup de main pour installer vers midi ou de rester un peu avec nous pour la vaisselle ...



Ce n'est pas tellement à notre habitude de traiter des sujets tels que celui du coca cola. C'est un sujet qui paraît au premier abord toucher d'avantage à nos goûts qu'à nos convictions politiques et aux problématiques modernes. L'objectif n'est pas de stigmatiser les consommateurs de sodas, pas d'avantage qu'on ne le ferait pour les fumeurs, ou encore les consommateurs que l'on voudrait faire passer pour les grands coupables du gaspillage alimentaire.

On peut lire dans les médias, internet, toutes sortes d'informations sur les sodas. Plus le sujet est traité, plus on peut croiser d'informations contradictoires. C'est pourquoi je vais essayer ici de faire la part des choses.

The Coca-Cola Company, PepsiCo un chiffre d'affaire cumulé de 115 milliards par an

C'est le suisse Nestlé qui tient la première place des entreprises agroalimentaires au monde, suivi de près par Coca Cola Cie et PepsiCo, qui a eux deux dépassent allègrement le géant Nestlé. Nestlé mériterait un autre article à lui seul, car c'est un véritable empire tentaculaire qui détient une part impressionnante des marques de supermarché, de l'eau en bouteille aux croquettes pour chien.
Si les géants du coca se partagent un marché équivalent au PIB d'un pays comme l'Angola ou le Maroc, c'est avant tout grâce à une emprise mondiale, l'omniprésence des sodas et autres boissons sucrées dans presque tous les commerces alimentaires, les distributeurs de rue, en milieu scolaire, en restauration...
On peut trouver rassurant qu'un tel marché soit épargné d'un monopole, mais ce serait ignorer les multiples ententes qui ont été relevées entre ces deux entreprises.
Une telle position leur permet de débourser des sommes extravagantes en lobbying quand leurs intérêts sont menacés. Exemple à partir de 2009 quand de nombreux pays se sont penchés sur l'idée de taxer les sodas pour lutter contre l'épidémie d'obésité, l'investissement en lobbying a été décuplé autant chez Coca cola qu'à Pepsico, passant de 1 million de $ /an à 9 millions.
C'est aussi en 2012 quant la Californie a proposé l'étiquetage des produits contenant des OGM que le chapeau a tourné entre les grandes entreprises agroalimentaires pour financer une des plus grandes actions de matraquage radiotélévisé. Une des publicités était animée par un soit disant Henry Miller, professeur de l'université de Standford qui n'existe pas.

Soda light et controverses

Pepsico a été le premier à lancer son cola sans sucre en 1964. À l'époque le sucre avait été remplacé par la saccharine qui a été sujette à controverse dans les années 1980 quand le Coca coca light arrive à son tour en même temps que l'autorisation de l'aspartame en 1983.
Depuis les craintes vis à vis de la saccharine sur son influence vis à vis du cancer de la vessie se sont dissipées. Toutefois des études récentes montrent qu'elle peut agir sur la flore intestinale et ainsi perturber le métabolisme du sucre, favorisant par là même le diabète de type 2. La saccharine, si elle a laissé sa place à de nouveau édulcorants est toujours présente dans de nombreux produits dont les sodas allégés en fontaines car sa conservation est meilleure que celle de l'aspartame.

C'est en effet maintenant à l'aspartame d'être décrié. L'histoire de cette molécule inventée par Searle en 1965 est couverte d'un voile sombre. La méfiance s'installe dès 1974 quand l'aspartame est retiré de la consommation par la FDA (agence de régulation des aliments et médicaments étasunienne) peu de temps après son autorisation. On lui suspecte de causer des cancers du cerveau. La suspicion ne fait que croître quand Donald Rumsfeld, ancien président de Searle est placé parmi la direction de la FDA en 1981 et que l'aspartame est ré-autorisé quelques mois plus tard. Enfin pour couronner le tout en 1985 Monsanto rachète Searle et acquière ainsi les droits sur l'aspartame.
L'aspartame a été analysé par de très nombreuses études, assez contradictoires sur les effets possibles sur l'homme. Malgré qu'il soit souvent décrié dans les médias, les autorités de régulation s'entendent toujours sur son innocuité dans les doses recommandées. Un doute toutefois anime encore la communauté scientifique sur l'impact sur les cancers du sang, une étude épidémiologique venant confirmer ce qui avait été mesuré sur les rats auparavant, avec des chiffres allant jusqu'à doubler les risques de myélome chez les hommes.
En effet l'aspartame se digère en formant deux acides aminés, (phénilalanine et l'aspartate) ainsi que du méthanol ( le composé qui rendait aveugle certains bouilleurs de cru ). Le méthanol est d'avantage dangereux quand il n'est pas associé à l'éthanol et chez les hommes il est converti plus rapidement que chez les femmes en formaldéhyde, un composé cancérigène.
La phénylalanine est quant à elle dangereuse pour certaines personnes souffrant d'une certaine maladie génétique (d'où le message obligatoire sur les emballages contenant de l'aspartame). On suspecte toutefois ces apports de phénylalanine et d'aspartate d'agir sur le système nerveux, notamment en aggravant des conditions de dépression, de convulsions, d'épilepsie.

Cependant le principal inconvénient de l'aspartame n'est pas tant sa toxicité directe que sa dégradation en divers composés pendant de longues périodes de stockage sous forme liquide à température ambiante, ou pire exposé à la chaleur. Dans une boisson neutre comme de l'eau parfumée, il y a dégagement de DKP (dicétopipérazine) d'avantage toxique que l'aspartame. Cela ne semble toutefois pas toucher les sodas et surtout les colas où l'acidité conduit aux mêmes composés que la digestion cités plus haut.

L'aspartame est rarement utilisé seul, le duo aspartame-acésulfame K est des plus courant. L'acésulfame K est une molécule proche de la saccharine, qui malgré les allégations d'innocuité des autorités sanitaires est suspecté sur divers problèmes. On note par exemple qu'en passant la barrière placentaire et les glandes mammaire, il agit sur le fœtus/nouveau né directement par son goût, affectant l'attirance pour le goût sucré par la suite. Sur des expositions chroniques il diminue l'activité cérébrale des souris et la question de son activité cancérigène reste en suspend.
Les boissons light au complexe aspartame-acesulfame-k sont aussi incriminées d'un risque supérieur d'AVC.

Face à une opinion publique de plus en plus suspicieuse vis à vis des édulcorants, Pepsico et Coca cola se tournent vers l'extrait d'une plante amérindienne : la stévia.

C'est viable cette stévia ?

Dès les première suspicions sur la saccharine, l'agroalimentaire japonaise s'est tourné vers cette plante prisée des Guaranis au pouvoir sucrant rivalisant avec les plus puissantes molécules chimiques modernes. S'appuyant sur la longue expérience de ces peuples quand à son innocuité, elle est raffinée pour ne sélectionner que la molécule la plus active : le rébaudioside A. Sa particularité est d'avoir un goût qui fait penser à la réglisse, c'est pourquoi on la purifie un maximum et on l'associe souvent avec du sucre ou un autre édulcorant.

Les autorités sanitaires européennes ont mis longtemps avant d'autoriser le rébaudioside A, peu après la FAO elle même stimulée par les industriels des édulcorants cherchant à élargir leur marché avec cette alternative "naturelle". Avec une marge de sécurité doublée, la dose journalière admissible est fixée à 4mg/kg de masse corporelle, soit 10x moins que l'aspartame, 3x en dessous de l'acésulfame K. L'extrait de plante non purifié ainsi que la plante séchée restent interdits à l'usage alimentaire. Certains amérindiens s'en servaient comme contraceptifs, et des études sur les rongeurs ont pu vérifier des effets sur la reproduction qui n'ont pas été observés sur l'extrait purifié.

L'extraction du rebaudioside A est un processus pouvant impliquer l'utilisation de solvants, éthanol ou plus souvent méthanol en Europe et de résine à échange d'ion susceptibles de relarguer des phtalates. On ne peut pas dire que cela soit un produit naturel comme voudraient nous le faire croire les campagnes de publicité. Et puis de toute manière il ne suffit pas qu'un produit soit naturel pour être sain.

“Goût sucré d'origine naturelle
Calories plus faibles”

Un arrière goût de diabète

Les deux dernières sorties du Coca cola life et du Pepsi true contiennent toujours 64% des calories des versions pur sucre soit 4,5 morceaux de sucre par cannette. Cela a beau être moins qu'un jus de fruit, cela n'en fait pas une boisson saine à consommer sans réserve. D'autre part il a été émis que les jus 100% fruit n'induiraient pas le diabète comme le font les sodas, une des raisons pourrait en être leur teneur en antioxydants complètement absents de ces derniers.

On peut aussi opposer que la promotion des sodas et des jus de fruit qui remplacent de plus en plus l'eau de boisson entraînent une addiction au goût sucré. Des recherches ont montré qu'un goût sucré intense cause une dépendance qui surpasse celle de la cocaïne. Ce goût amplifie aussi l'appétit et agit donc défavorablement sur la question de l'obésité.

Et puis il ne faut pas oublier qu'un cola ce n'est pas uniquement un agent sucrant dans de l'eau gazeuse mais aussi :
- du colorant E150, un caramel formé en présence de sulfites et d'ammonium, contenant un résidu : le 4-MEI. Celui-ci a été classifié comme cancérigène potentiel et sa toxicité est avérée. En 2011 la Californie a réussi à imposer le seuil de non toxicité de 29 µg/j alors qu'une cannette de cola en contient normalement environ 150 µg. Du coup les colas aux États unis bénéficient d'un colorant à dose réduite en 4-MEI, en Europe rien ne bouge.

- du conservateur E211, le sodium bensoate. Celui-ci a été relié en 2007 aux recrudescences d'hyperactivité. Non ce n'est pas le principe actif de la Red Bull, et ce que l'on nomme hyperactivité est en réalité une diminution des facultés d'attention. Coca Cola a annoncé qu'ils supprimeraient cet additif... quand ils trouveront une alternative !

- de l'acide phosphorique qui donne un effet plus corsé que l'acide citrique habituellement employé dans les boissons. Mais au contraire de l'acide citrique qui peut être métabolisé par le corps et converti en CO2, l'acide phosphorique altère la balance des minéraux acides/basiques. Il en résulte qu'outre attaquer l'émail des dents, on observe que deux verres de cola par jour signifie un doublement des risques d'insuffisance rénale, augmente les risques d'AVC, conduit à d'avantage d'ostéoporose chez la femme âgée.


Voilà je m'arrête là sur l'aspect santé, les colas ne sont pas les seuls aliments à avoir des effets négatifs sur celle-ci. Par contre les faire paraître comme des produits sains, même quand ils sont bio, c'est vraiment se moquer ouvertement du consommateur.

Et l'aspect social dans tout ça ?

Oui revenons aux prémisses, nos deux méga-corporations investies dans le monde entier mis à part Cuba et la Corée du Nord délèguent l'embouteillage à des entreprises locales dont elles sont actionnaires minoritaire et leur revendent juste les sirop prêts à être dilués. Cela à la fois pour garder leur recette secrète et pour maintenir un maximum de compétitivité.
Parfois cette quette de rendement va jusqu'à faire employer le personnel de ces embouteilleurs par des sociétés écrans pour briser les initiatives syndicales. 


Des affaires de meurtre de syndicalistes ont aussi secoué le Guatemala, mais les droits des travailleurs sont également bafoués par les sous traitants de Coca cola en Chine, Salvador, Inde, Mexique, Pakistan, Philippines, Turquie, Namibie...



Du côté de PepsiCo aussi on relève de graves manquements au respect du droit des travailleurs en Chine, en Inde. Sur la question de la consommation d'eau Pepsico est critiqué sur sa communication la faisant paraître comme neutre. Tandis que les mesures de compensation engagées semblaient ne pas être à la hauteur en Inde notamment.
Si le sucre utilisé dans la confection des sodas est de plus en plus tiré du maïs (souvent ogm voir le passage sur la proposition 37 ci dessus), cela n'empêche pas PepsiCo et Coca cola d'acquérir sur les marchés des quantités incroyables de sucre de canne. Dans de nombreux pays d'Amérique latine comme le Brésil, et en Asie comme en Indonésie, des entreprises en connivence avec les états exproprient les petits paysans de leur terres, profitant d'une culture locale où les titres de propriété n'avaient jamais été officialisés.
Oxfam a récemment pris à parti les géants du soda sur ce sujet, mais s'ils souhaitent faire bonne figure c'est tout le marché mondial avec l’opacité de la cascade d'intermédiaires qu'ils devront affronter. Autant l'un que l'autre ont encore beaucoup de travail pour assurer le statut des petits agriculteurs.

12 janvier 2015 : Discussion sur “les indignés” de New York : Occupy Wall Street.

Afin de célébrer ce début de nouvelle année, ce lundi 12 janvier, le Resto Trottoir vous convie à une discussion avec Mark Bray, auteur du livre : “Occupons Wall Street, L’anarchisme d’Occupy Wall Street”.
Mark nous expliquera comment les pratiques anti-capitalistes et anti-autoritaires du mouvement Occupy Wall Street ont pu être diffusées à un public plus large, de façon accessible et révolutionnaire.

Son livre, sorti aux éditions Noir & Rouge en 2014, rend compte du rôle prépondérant qu’a joué l’anarchisme dans l’émergence, les stratégies et l’essor rapide d’Occupy Wall Street à New York. Il y explique pourquoi les médias n’ont pu conceptualiser ces manifestations sans chefs et parle de l’incompréhension d’un public peu formé à autre chose qu’à des concepts électoraux, à la hiérarchie et à des élites à qui il faut ressembler.
Au cours de ces dernières années, l’anarchisme est devenue l’une des idéologies radicales les plus dynamiques dans le nouveau siècle. Les anarchistes ont joué un rôle central dans de nombreuses vagues de résistance : opposition au néolibéralisme et à l’austérité, luttes pour l’écologie radicale, la libération transpédégouine, l’antimilitarisme, l’abolition des prisons, la liberté d’information, la libération animale, l’antiracisme, l’antifascisme, le syndicalisme, etc. Comme le montre Occupy Wall Street, il est impossible de comprendre la direction prise par les mouvements sociaux du xxe siècle sans prendre en compte l’horizontalisme, l’action directe et l’entraide prônés par les mouvements anarchistes.

Mais le mieux est encore de venir discuter de tout ça au Grenier du 4B place du Jura (autrement appelée Place De Lattre de Tassigny) à 20h. Nous vous y attendons autour d’une collation végétalienne.

à bientôt,
les trottant.e.s