Gaspillage Alimentaire


Société capitaliste
=
société de gaspillage


Le gaspillage n’est pas un problème secondaire de la société capitaliste auquel on pourrait trouver une solution en récupérant ou en recyclant ses déchets mais le fondement même de ce système.

Quand le but ultime d’une société est de faire de l’argent en vendant le plus possible d’objets, on ne se pose plus la question de pourquoi on produit et à quoi cela sert, mais comment produire le moins cher possible des objets pour les vendre à des consommateurs qui n’en ont peut-être pas vraiment besoin. On se retrouve donc avec :
  • un système de production basé sur la mauvaise qualité, l’obsolescence programmée des objets (des appareils prévus pour tomber en panne après une certaine durée d’utilisation) qui contraint les individus à retourner régulièrement dans les magasins pour racheter ce qu’ils possédaient la veille mais dont ils ont dû se séparer parce qu’une petite pièce est cassée et qu’il n’existe aucun moyen pour la changer ou la réparer.
  • un système de propagande tentaculaire, la publicité, qui incite les gens à acheter toujours plus, à construire leur identité sociale à partir de ce qu’ils possèdent, à se conformer à des modes et des normes qui les contraignent au changement permanent.
Résultat : Des personnes s’épuisent au travail, y ruinent leurs espoirs et leur santé, des ressources naturelles précieuses sont gaspillées pour produire et transporter des objets qui finissent dans une poubelle, parfois après quelques minutes d’utilisation. Des territoires sont dévastés pour aller chercher toujours plus loin des matériaux toujours plus rares et des montagnes de déchets s’entassent ou sont brûlés, polluant progressivement la terre, l’air et l’eau.

C’est ce système absurde dans son ensemble que nous devons combattre, qui détruit la vie des gens et est à l’origine des catastrophes écologiques qui nous menacent.

Tout est lié. Les délires spéculatifs et financiers, l’exploitation des êtres humains et des animaux, la destruction des écosystèmes et du climat, le massacre des cultures ancestrales et la répression de tous modes de vie et de pensée contraires au système. Si nous laissons les choses perdurer et cette classe dirigeante cynique et cupide prendre à notre place les décisions concernant notre avenir le plus immédiat, nous risquons de nous retrouver sans ressources, sur un bout de caillou stérile et radioactif croulant sous des montagnes de déchets parfaitement inutiles.

Dès aujourd’hui et avant qu’il ne soit trop tard, nous devons remettre en cause, dans notre vie de tous les jours, tout ce qui nous pousse à cautionner ce système et apprendre à vivre sans ses gadgets inutiles, ses aliments dénaturés, ses divertissements abrutissants.

Mais nous devons surtout nous organiser pour créer des modes de production et de distribution alternatifs basés sur la réponse aux besoins fondamentaux des être humains et non sur l’enrichissement sans limite de quelques-uns.

Nous devons donc nous battre contre celles et ceux, qui pour défendre leurs petits intérêts égoïstes, s’obstinent à voir la sortie du capitalisme comme une utopie.

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Par rapport aux campagnes nationales et internationales sur le gaspillage alimentaire…

Comment tromper son monde ? Attention ! Les politiques anti-gaspillages cachent un train de marchandises profits !
Pendant que le gouvernement insiste sur nos 20 kg par an et par habitant gâchés :

RIEN : Sur le système productiviste intensif et l’industrie agro-alimentaire, soit :
  • RIEN sur le matraquage de publicités nous incitant à acheter des produits inutiles et, bien sûr, RIEN pour les faire enlever de nos paysages !
  • RIEN sur la remise en question de lois (de 1930) promulguées par l’État selon lesquelles la destruction de produits alimentaires est indispensable en raison de la surproduction… (blé passé au bleu de méthylène, lait répandu dans les caniveaux, vignes arrachées, pièces de bétail abattues...)
  • RIEN sur Bruxelles et la continuation de ces lois : il suffit, par ex, de stocker des milliers de tonnes de beurre, puis de les déplacer, pour qu’elles deviennent impropres à la consommation… et toucher des subventions.
  • RIEN sur l’utilisation abusive du mot « durable » qui n’a aucun sens dans un système capitaliste !
  • RIEN sur la necéssité de changer d’alimentation (l’alimentation végétale et locale est beaucoup moins consommatrice d’eau et d’énergie)…
TOUT : Sur l’individu-consommateur culpabilisé à outrance, soit :
  • TOUT mettre sur le dos des enfants à la cantine qui ne finissent pas des assiettes insipides et idem pour les collectivités. Rendre responsable toutes les familles, indépendement de leurs revenus, d’achats inconséquents…
  • TOUT retirer aux gens sans moyens (SDF, sans-papiers, retraité.e.s, précaires qui refusent d’être dans les réseaux de charité pour raison de fichage et autres) : rendre impossible la survie par la débrouille (récupération alimentaire comme le glanage des fins de marchés…)
  • TOUT rendre inaccessible sans vente/achat : comme pour nos objets, désormais irrécupérables dans des déchetteries scellées et “gardées comme des prisons”.
  • TOUT javeliser ou détruire la nourriture plutôt que la donner ! Être sûr qu’il y a des crève-la-faim plutôt que ne pas faire de profits ! Puis, obliger le pauvre à manger ce qu’on lui vend (ou donne).
  • TOUT doit faire profit ! Mise en place d’entreprises pour faire acheter les produits périmés par le consommateur pauvre. Attention les entreprises d’abbattages ont du rab à gogo : les farines animales !… Bientôt pour les humain.e.s ? … ou alors bientôt dans les lasagnes ?…
Il n’y a pas d’alternatives : Pour arrêter le gaspillage, il faut abolir le capitalisme !